LE CALEPINAGE


I. LE CALEPINAGE

Le calepinage est l’art de montrer à l’échelle sur un croquis la disposition d’éléments de formes définies pour former un motif ou composer un assemblage et d’en calculer le nombre nécessaire pour couvrir une surface (carrelage, couverture, plaquage…) ou remplir un volume (appareillage de pierre).

II. ÉVALUATION DES QUANTITÉS

Prévoir 5 % de plus que la surface à couvrir, (10 % dans le cas de pose en diagonale) : quelques restes valent mieux que des manques. Bien que nos modèles (sauf indications contraires) soient suivis, soyez prévoyants vous pourriez avoir besoin des carreaux complémentaire pour prolonger la pièce.


LES MÉTHODES DE POSE


Deux techniques alternatives sont pratiquées :

  • Pose traditionnelle (avec mortier).
  • Pose avec adhésifs (colle)

I. LES OPÉRATIONS PRÉLIMINAIRES


Indépendamment de la technique de pose choisie, avant la mise en œuvre des carreaux, on doit effectuer la préparation et le nettoyage du plan de pose.

Le plan de pose est préparé en définissant sur les parois des repères judicieux à une hauteur fixe et en plaçant sur le sol des ” niveaux de référence ” qui sont de petits plans représentés par un carreau posé sur une base de mélange cimentaire maigre.

L’emplacement des références est comparé aux éléments fixes pour obtenir une horizontalité parfaite des plans du sol (par ex. : paliers, seuils).

Les ” niveaux de référence ” sont reliés par des bandes, formées elles aussi de mortier maigre bien nivelé, qui représentent les repères pour la réalisation du plan de pose.

Avant la pose, les carreaux doivent être contrôlés, triés par calibre et éventuellement mouillés.

L’utilisation d’une lumière (éclairage) adaptée est fortement conseillée.

Il est de bonne règle de faire toujours une vérification préliminaire du matériel (données d’identification et aspect visuel).

Le mélange, qui est effectué en prélevant en même temps des carreaux de 5 ou 6 cartons différents, compense les petites variations de ton qui peuvent se produire si on pose les carreaux en groupes séparés, et permet également de compenser les écarts dimensionnels à l’intérieur des calibres. Cette opération est surtout nécessaire dans la pose des produits rustiques ou à tons volontairement nuancés pour atteindre un meilleur effet d’ensemble.

Le mouillage facilite l’adhérence du carreau au liant cimentaire de pose. Cette opération est surtout importante en cas de pose avec mortier des carreaux à haute absorption d’eau, tels que bi-cuisson ou mono-cuisson poreuse. Elle n’est pas nécessaire quand la pose est faite avec des colles prêtes à l’emploi.

II. LA POSE TRADITIONNELLE


Cette technique de pose se base sur la mise en œuvre des carreaux en utilisant un mortier, tant comme liant que comme matière de remplissage pour corriger les petites irrégularités superficielles des plans d’adhésion.

II.1. POSE TRADITIONNELLE DES SOLS

La mise en place traditionnelle prévoit les phases suivantes :

  • nettoyage et préparation du plan d’adhésion ” chape ” composé de ciment, sable, éventuellement chaux, dans des proportions correctes .
  • préparation des carreaux coupés, immersion dans de l’eau .
  • préparation du mortier et mise en œuvre de la chape .
  • pose des carreaux en introduisant d’éventuels croisillons en plastique pour aligner les joints .
  • exécution des coupes et mise en place si nécessaire .
  • scellement des joints.

Chape : couche, mortier appliqué au sol, destinée à aplanir, niveler ou surfacer un support et/ou enrober un plancher chauffant pour ensuite recevoir les couches supérieures, par exemple des carreaux, un sol souple ou un parquet, flottant ou collé.

Croisillon : petite pièce de bois ou de plastique en forme de croix, utilisée pour laisser un interstice entre les carreaux lors de la pose.

Le mortier de liaison (couche liante), qui a pour but de garantir l’adhérence des carreaux au couchis, a une épaisseur variant de 4 à 6 centimètres et peut même corriger, le cas échéant, des irrégularités évidentes du plan de pose. La composition classique est :

  • ciment : 200/300 kg ;
  • sable : 1 m;
  • eau : quantité nécessaire au gâchage ;
  • chaux : éventuelle, environ 10 % pour améliorer l’ouvrabilité.

Cette formule est modifiée en cas d’exigences spécifiques. Les mortiers riches en ciment sont plus compacts et ont un retrait supérieur.

II.2. SPECIFICATION DES MATERIAUX

  • ciment : portland R 325, à prise normale.
  • sable : propre, sans impureté argileuse et ne provenant pas de roches décomposées. La granulométrie conseillée est de 0-3 mm.

Evitez d’effectuer la pose au-dessous de +5 °C et au-dessus de +35 °C. Le mortier de liaison est étalé et mis de niveau avec une latte ou une règle vibrante ; on le saupoudre d’une légère couche de ciment en poudre (poudrage), suivi par la pose des carreaux,aprés les avoir immergé dans de l’eau pendant quelques heures.

Les carreaux sont mis en place par rangs, en laissant entre un carreau et l’autre un espace suffisant pour l’introduction du matériau de scellement. Après avoir posé les carreaux, les battre pour parfaire l’adhérence (après la pose, il est conseillé d’en détacher un pour contrôler l’adhérence du mortier). Des canalisations d’eau ou électriques peuvent être introduites dans la chape.

L’opération de pose s’achève par le scellement qui sera fait avec du ciment approprié ou, mieux, des mortiers de ciment ou des produits de scellement d’entreprises spécialisées et, enfin, par un nettoyage méticuleux. Laissez passer quelques heures après la pose avant de marcher sur le sol.

III. LA POSE AVEC DES ADHESIFS (Collée)


Par le terme d’adhésifs pour céramique (ou colles), on entend une vaste gamme de produits utilisés dans les techniques de pose qui sont en train de s’imposer pour des raisons tant économiques que techniques. On peut les diviser en deux types : adhésifs à base de ciment et adhésifs à base organique.

L’adhésif est appliqué en couche mince, avec une spatule crantée, sur des surfaces d’appui qui doivent être suffisamment planes et sur les revers des carreaux (l’adhésif ne peut pas compenser les irrégularités).

La technique de pose ayant recours à ces produits présente des avantages :

  • possibilité de poser sur n’importe quel type de structure (plâtre, bois, céramique, fer, béton de coulée, etc.) ;
  • possibilité de poser n’importe quel type de carreaux céramique (par ex. grands formats avec absorption pratiquement nulle) ;

On trouve dans le commerce un vaste assortiment d’adhésifs permettant de faire un choix correct en fonction de l’utilisation requise. On peut distinguer quatre catégories d’adhésifs pour céramiques (dans le cadre de leur subdivision en adhésifs à base de ciment et à base organique) :

  • adhésifs monocomposants à base de ciment ;
  • adhésifs à base de ciment à mélanger avec un latex synthétique en dispersion aqueuse (ciments élastiques) ;
  • adhésifs à base de résines en dispersion aqueuse ;
  • adhésifs à base de résines réactives (ou adhésifs à réaction).

Il existe deux paramètres importants qu’on doit connaître pour utiliser les adhésifs : le temps ouvert (le carreau doit être posé sur l’adhésif avant que celui-ci ait formé une pellicule et n’ait, par conséquent, perdu sa capacité de prise) et le temps de réglage (qui est l’intervalle de temps dont le carreleur dispose pour intervenir sur les carreaux sans compromettre l’adhérence).

III.1. Pose des revêtements muraux avec des adhésifs

Après avoir vérifié que la surface de pose est plane, procédez à un nettoyage méticuleux et à la préparation de l’adhésif. Dans le cas d’adhésifs en poudre mono ou bicomposants à base de ciment, ceux-ci doivent être seulement mélangés avec de l’eau dans la quantité nécessaire. L’adhésif est appliqué avec des spatules crantées, en intervenant successivement sur des portions de surfaces limitées pour éviter toute perte de pouvoir de l’adhésif avant la pose (contrôle du temps ouvert). Les carreaux sont posés en rangs successifs, en vérifiant bien et, le cas échéant, en corrigeant les alignements. Sur le premier rang, on pose habituellement une latte qui est ensuite retirée et remplacée par les carreaux normaux.

III.2. Pose des carreaux avec des adhésifs

Dans ce cas également, on travaille sur un fond déjà préparé et soigneusement nettoyé. L’adhésif est appliqué avec une spatule crantée, en appliquant les carreaux en rangs successifs. On peut introduire les joints de pose de la largeur désirée en ayant recours à des croisillons. À la différence du type traditionnel, dans ce type de pose, le carreleur se déplace sur une chape déjà durcie et ne rencontre pas la difficulté d’avoir à se déplacer sur un fond pouvant céder, comme dans le cas de la pose avec mortier. Une fois l’application des carreaux terminée, on passe au scellement des joints et au nettoyage final. Tant dans le cas de la pose avec des adhésifs à base de ciment que dans celui de la pose traditionnelle, avant d’utiliser le sol, on doit faire un lavage initial avec des produits désincrustants pour éliminer les restes du ciment de pose.

Pour un espacement identique entre les carreaux, utilisez des croisillons calibrés (ils existent plusieurs épaisseurs). C’est simple, pratique et vous assure un travail impeccable.

NB : Pour les carreaux du premier choix, il existe 4 calibres différents, identifiés sur les cartons d’emballage par les lettres A, B, C et D, les paquets de même calibre sont palettisés sur la même palette en bois.

De ce fait, avant la pose, le carreleur (poseur) doit faire faire attention à ne pas mélanger les calibres, par exemple s’il a deux types de calibres A et B, il doit commencer avec un calibre par exemple A jusqu’à son épuisement et après, il peut continuer avec le calibre B et ainsi de suite.

Seuls les carreaux du 1er choix sont concernés par les normes en vigueurs.

Par contre, la pose des carreaux du choix commercial qui ont des dimensions un peu différents, il faut bien les trier avant leur pose, il faut respecter la largeur du joint qui doit être d’un minimum de 3 mm. A défaut, il faut demander l’avis d’un spécialiste.

Les carreaux du choix commercial ne sont pas concernés par les normes en vigueurs

VI. LES JOINTS


Par ” joints “, on indique les discontinuités à introduire entre les éléments de la construction pour permettre les glissements entre les différentes parties et l’absorption des dilatations thermiques et des contractions dues au comportement normal des divers matériaux formant la construction. On peut avoir des joints de pose (distance entre les carreaux) ou des joints de déformation (discontinuité dans la structure).

VI.1. Joints de pose

La pose avec joint offre l’avantage d’absorber les mouvements différentiels des matériaux et de pouvoir représenter aussi un important élément décoratif.

Un joint minimum de 1.5 mm est cependant toujours conseillé dans la pose des carreaux , parce qu’il facilite l’alignement des carreaux et aide à décharger les tensions entre carreaux.

Suivant la composition du support, le type de carreaux, la largeur de joint et l’esthétique recherchée, il existe une grande variété de mortiers préparés pour joints. La plupart de ces mortiers sont aujourd’hui hydrofugés et sont disponibles dans une large gamme de teintes.

VI.2. Réalisation des joints

Les joints sont des éléments très importants pour la conservation des surfaces carrelée. Ils existent plusieurs types de joints :

  1. Joints structuraux :Ils ont pour but d’absorber les mouvements des structures et doivent être toujours respectés. Ces joints peuvent être cachés par des profilés et doivent être remplis de matériel adéquat.
  2. Joints périphériques :A réaliser dans les joints des murs avec les sols. La largeur minimum sera de 5 mm et devra être vide ou rempli de matériel déformable. Ces joints peuvent être dissimulés par les plinthes ou les carreaux de mur.
  3. Joint de pose :Il s’agit du joint laissé entre les carreaux.

 1-carreaux non rectifiés : On considère que le carreau est posé avec un joint lorsque celui-ci est supérieur ou égal au 3mm.

 2-carreaux rectifiés : les éléments de revêtement a chants rectifiés peuvent être posés avec un joint de 2 mm minimum, sous réserve que la variation dimensionnelle après rectification garantisse une tolérance dimensionnelle inférieure a +/-0.25mm.

Tableau :Largeur minimale des joints en fonction Des caractéristiques dimensionnelles des Carreaux pressés

  • parmi le nombre des carreaux contenus dans le même carton d’emballage, il peut y avoir une différence de +/- 0.6% entre ces carreaux selon la norme ISO 10545-2.
  • avant de réaliser le joint il est conseillé de laisser le mortier ou la colle travailler, et attendre que celui ci soit parfaitement sec.
  • les joints doivent être propres et libres de poussière ou particules.
  • réaliser le joint à l’aide d’un spatule en gomme dure.
  • éliminer les excès de joints de la surface en réalisant des mouvements diagonales du peigne au moment ou ils sont encore humides. Retirer les résidus à l’aide du peigne.

V. FINALISATION DU CHANTIER


Un chantier n’est pas fini tant qu’il n’est pas livré.
Nettoyage des joints : En respectant les temps indiqués par le fabricant de ciment joint, nettoyer à l’aide d’un chiffon humide toute la surface, joint inclus.

Après avoir séchée un voile de ciment peut rester en surface, celui-ci pouvant être nettoyé à l’eau. Ne pas laisser passer beaucoup de temps avant de procéder au nettoyage des joints.

Nettoyage à l’aide de produits spécifiques : Consulter le fabricant et ne jamais utiliser de produits à base d’Acide Fluorhydrique HF.

Protéger la surface afin d’éviter des impacts ou autres.

L’entretien des carreaux céramiques est facile. Des produits de nettoyage spécifique peuvent être employés tout en respectant les indications du fabricant de carreaux et de produit de nettoyage.


Les erreurs les plus importantes à éviter lors de la pose des carreaux sol et mur


Erreur 1 Collage de carreaux sur une chape fraîche

Tout bricoleur, peut coller lui-même des carreaux sur une chape. Dans une nouvelle construction, l’on a tendance à poser trop rapidement les carreaux, ce qui fait que ceux-ci se détachent. Laissez la chape séchée au moins 2 à 3 semaines. Cette règle est valable uniquement pour les constructions fermées. Dans les bâtiments à l’état de gros-oeuvre non fermé, le temps de séchage est encore nettement plus long.

Erreur 2 Collage de carreaux sur une chape inégale

Ne placez jamais les carreaux sur une chape, sans vous être assuré que sa surface est parfaitement plane. Une fois le travail entamé, il est difficile d’obtenir un résultat satisfaisant. Il est facile de contrôler la planéité en plaçant un niveau à eau ou une planche droite depuis le coin vers le centre de la pièce. La plupart des différences de niveau se situent dans les coins ou au niveau des portes. Les irrégularités peuvent être enlevées au moyen d’un mortier d’égalisation. Ensuite, vous pouvez poser vos carreaux avec la colle à carrelage ordinaire.

Erreur 3 Collage de carreaux sur un sol carrelé non dégraissé

Etant donné que casser un carreau existant est difficile et parfois même impossible, l’on va de plus en plus coller les carreaux sur un sol carrelé existant. Dans ce cas, l’erreur la plus souvent commise est de ne pas dégraisser le sol. Les sols absorbants comme les dalles de ciment ou la pierre naturelle doivent être correctement dégraissés du fait qu’ils ont été entretenus avec du savon. De plus, il ne faut jamais utiliser une colle traditionnelle, mais bien une colle Flex. L’idéal est de placer d’abord une couche primaire 24 heures avant le début des travaux. Vérifiez toujours la stabilité du support. Sur un sol inégal ou qui se détache, il ne faut absolument pas coller de carreaux.

Erreur 4 Réalisation du scellement de joints trop rapide de carreaux posés sur un sol carrelé

Après la pose des carreaux,on a tendance à vouloir réaliser le scellement de joints le plus vite possible. Etant donné que les carreaux ont été posés sur un support non absorbant, l’humidité contenue dans la colle doit sécher au travers des joints. Pour un collage traditionnel sur chape sèche, il ne faut attendre que 36 heures pour les joints. Pour un collage sur un sol carrelé existant, il faut au moins attendre 48 heures. Réaliser trop vite les joints équivaut à marcher également trop vite sur le sol carrelé. Dans certains cas, les carreaux vont se détacher et la surface ne sera plus parfaitement plane.

Erreur 5: Entretien des carreaux

Lors de la pose, un voile de ciment reste toujours accroché à la surface du carreau. Généralement,on passe un coup de torchon, ce qui ne peut faire aucun mal en soi. Pour nettoyer correctement un carreau après la pose et le rejointoyage, il faut toujours nettoyer une première fois avec un produit conçu spécialement pour enlever ce voile de ciment. Les restes de ciment et joints attirent la saleté. De plus, le sol a un aspect mat et éteint. Un carreau en céramique ne peut être entretenu au moyen de produits gras. Ils laissent en effet un film gras sur les carreaux qu’il est impossible d’enlever au moyen d’un simple coup de torchon.

Rejointoyée: action de refaire les joints d’une maçonnerie.

Erreur 6: Choix du carreaux non adapté à l’activité de l’espace

Choisissez toujours un carreau céramique adapté pour un lieu à forte fréquentation, comme un magasin ou des espaces publics. Si vous doutez de la qualité d’un carreau, vous pouvez toujours demander sa fiche technique.

Erreur 7 : Ne pas mettre de croisillons

Le fait de ne pas utiliser des croisions provoque assez souvent des joints d’inégale dimension et des linges tordus. Cette mal façon a une incidence sur l’effet esthétique et peut également créée des problèmes techniques si l’écartement des joints n’est pas respecter.

Remarque :Pour les formtas rectangulaires, nous vous conseillons de ne pas dépasser 8% de la longueur du coté appliqué